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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 16:22

Nouri Zyad

Pourquoi la Mémoire ? Les réponses à cette question reflètent des tendances et positions par rapport à l'état actuel des choses. C'est ce qui résulte de la journée d'étude organisée récemment à Ouarzazate, par les sections locales d'Ouarzazate de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et de Tinghir du Forum Vérité et Justice.

En tout cas, le président du Forum Vérité et Justice, Mohamed Sebbar, a précisé, avec justesse d'ailleurs, que " la Mémoire ne relève aucunement d'un esprit de revanche, mais plutôt d'un exercice pédagogique qui entend redresser l'Histoire et promouvoir la piste de réconciliation au sein de la société ". Il n'y a pas de peuple sans Mémoire, et l'histoire doit impérativement accompagner et refléter cette Mémoire. En cas de contradiction entre les deux donnes, les dysfonctionnements se font multiples dans plusieurs facettes de la société. Et entre l'histoire et l'historicité, la science se dresse comme outil pratique. Les participants à cette journée d'étude ont ainsi appelé à ce que l'histoire, notre histoire, soit réécrite sur la base des nouvelles vérités. C'est pour cela, qu'il est impératif de s'attaquer à l'instauration d'un système de suivi de toutes les recommandations promulguées par l'ancienne instance. Ce n'est, bien évidemment, que le début, d'un long parcours de la justice transitionnelle. Et lorsque le problème est posé dans ce sens, le régime de réparation ne peut être évalué sur le seul plan matériel, puisqu'il ne couvre jamais les sévices.

Le représentant d'Amnesty International section Maroc à cette rencontre, Omar Mourabit, a souligné de son côté qu'il est prématuré de procéder à l'évaluation globale des travaux de l'IER, dans la mesure où il faut attendre les réactions de tous les acteurs notamment les victimes, mais l'opération, a-t-il dit, demeure " très positive ". L'évaluation est ainsi tributaire du degré de mise en oeuvre des recommandations de l'ancienne IER, instance mise en place de surcroît par un dahir Royal. Et si l'une des tares du passé est lé déficit de développement, les revendications des acteurs des droits humains de la Vallée de Drâa se sont fait entendre depuis la première rencontre de Zagora en 2004 sur la réparation collective. " Nous avions déployé beaucoup d'efforts pour convaincre l'IER d'adopter le concept de réparation collective inconnue dans la littérature des droits humains au Maroc, il faut le dire ", a fait remarquer Abderrahim Chahid, acteur des droits humains à Zagora. Et ce n'est pas Mohamed Sebbar qui va le contredire puisqu'il souligne que " s'il y a une question que nous avons occultée durant cette période, c'est bien la réparation collective ". En fait, il s'agit d'un déficit de vision globale, puisqu'une grande majorité des acteurs et organisations de droits humains s'était focalisée particulièrement sur les questions à ramifications politiques. Le contexte d'existence de détenus politiques, d'étouffement des libertés publiques au point d'interdire un simple sit-in, imposait peut-être un certain comportement. L'heure serait au changement de vision.

La déclaration d'Ouarzazate ayant sanctionné les travaux de cette journée va dans le sens de cette prise de conscience. Ainsi, et en plus de l'appel pour la mise en oeuvre des recommandations stipulées dans le rapport final de l'IER pour leur contribution à l'édification d'un Etat de droit moderne et démocratique, il est impératif de prendre des mesures urgentes pour le développement des régions ayant souffert de l'existence de centres de détention secrets sur leur sol. Le développement, le respect des loi et la démocratie sont les seuls garants pour la réconciliation.

 
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